Taxi-moto Orly le parking en septembre 2015

Taxi-moto Orly le parking en septembre 2015

Cinq thèmes pour mesurer l’état de santé du métier de Taxi-moto Orly sur sa base traditionnelle de Orly Ouest. Essayons d’y voir plus clair à travers les quelques lignes qui suivent.

Où? Quand? Comment? Combien? Pourquoi? C’est en essayant de répondre à ces 5 questions qu’on peut comprendre  mieux ce métier de Taxi-moto encore insuffisamment connu du très grand public

Où?

A l’aérogare Ouest, le parking Taxi-moto Orly est partagé entre le P0 niveau -2 allée A- B, et le parking VTC face à la porte D. L’emplacement  a bougé plusieurs fois, on a l’impression qu’on le choisit pour être le plus invisible possible pour éviter que les passagers pressés ne soient tentés de prendre une moto plutôt qu’une voiture ou un bus. Les clients qui retrouvent leurs pilotes dans ces lieux improbables, à l’abri ou aux intempéries ne disent pas merci à ADP pour cette signalisation indigente.

Ces clients, ils savent seulement, et dans toutes les langues, bien sûr, qu’ils ne doivent pas accepter de sollicitations autres que celles des taxis de la porte B. Sûr que cela les aide beaucoup dans leur problème pour rattraper le retard avec lequel ils vont se présenter à leur rendez-vous.

ADP est pourtant un leader mondial et a donc dû intégrer, quelque part, que la surface au sol pour le stationnement d’une moto est 4 à 5 fois plus petite que celle d’une voiture; qu’on ne voit pas une moto obstruer pendant de longues minutes une voie de circulation ou une entrée de parking contrairement à une voiture; enfin, que le temps de sortie de l’emprise aéroportuaire est le plus court, y compris et surtout en heure de pointe. A quand la concrétisation sur le terrain? Comme une signalisation adaptée, une citation dans les  moyens de transport (avec les temps de trajet et les prix, c’est bien fait pour les voitures, les bus, les RER, pas pour le Taxi-moto Orly, autrement dit on « oublie » de citer le moyen le plus rapide en toutes conditions de trafic et dont le tarif est connu à l’avance, cherchez l’erreur) sur les écrans d’information à disposition du public. Ou encore à disposition des agents d’accueil en charge d’informer le public et de gérer les flux de personnes.

Sans  rêver une nouvelle fois d’un comptoir de dispatching des taxi-moto qui réglerait la question sensible des sollicitations abusives dans l’aérogare.

Quand?

C’est la deuxième question que posent les clients, une fois qu’ils ont donné ou confirmé au pilote l’adresse de destination, « combien de temps vous pensez..? ». Et ils s’attendent à voir rattrapé tout le retard accumulé jusqu’alors, et assez souvent ils ne sont pas déçus, puisqu’ils reviennent. Il suffit par exemple de 20 minutes pour un trajet en taxi moto entre Orly et Boulogne-Billancourt.

De ce point de vue, ils n’ont pas changé beaucoup depuis les débuts du métier, mais ils ont peut-être aujourd’hui dans leur téléphone de meilleures solutions au bout du doigt, et ils s’en servent mieux, si leur avion a du retard au décollage, ils anticipent et trouvent une solution pour rattraper le coup à l’arrivée. Même à l’atterrissage, si la sortie de l’avion traîne en longueur, ils peuvent chercher une solution, ils auront sans doute le temps de mettre en place un plan qui leur sauvera la mise. Aussi en progrès par rapport aux débuts, le temps perdu dans les opérations de paiement et de facture.

La brique TPE  et le facturier et le tampon encreur ne sont pas à ranger dans la poubelle de l’histoire tout de suite. Mais le téléphone et le Cloud gagnent du terrain.

Comment?

Deux biais pour traiter cette question, sur la moto et en dehors de la moto.
Sur la moto, deux salons de la moto sont passés si l’on remonte cinq ans en arrière et la reine du parking est toujours la Goldwing, on l’aime bien mais c’est un peu une reine catégorie « Rois fainéants » et Honda ne donne pas beaucoup de signe de retour d’amour aux moto taxis parisiens, genre rétros électriques… A moins que la nouvelle Goldwing 2018 ne recèle des trésors cachés.
En dehors de la moto , la technologie liée au Smartphone fait son petit bonhomme de chemin, là encore un peu lentement. On attend l’application qui va tout emporter coté passager et coté pilote, mais là encore du retard à l’allumage. Bizarrement, l’innovation n’est pas une valeur si forte de ce mode de transport pourtant si innovant par ailleurs.

Combien?

Combien de trajets en plus, combien de clients en plus, combien de pilotes en plus, combien de chiffre d’affaire généré en plus: Sans doute est on sur un rythme de croissance un peu dégradé par rapport à ce qu’il aurait été sans la violente crise qu’on a connue, mais le métier a survécu, les prix notamment se sont maintenus, c’est la preuve d’une certaine résilience, et un encouragement à persévérer dans le modèle en place, modèle qui se révèle être le bon cocktail qui va bien à Paris, miraculeusement, puisqu’il n’arrive pas à percer ailleurs.

Peut-on espérer une vraie embellie dans une conjoncture devenue plus favorable et une confiance retrouvée pour ce métier Taxi-Moto Orly très sensible à ce facteur. On peut y croire.

Pourquoi?

Pour quelle raison les clients choisissaient la solution Taxi-moto Orly aux débuts du métier, et pourquoi ils la choisissent aujourd’hui. Il faudrait leur poser la question et les laisser s’exprimer sur les sites de réservation, ce qu’ils ne font malheureusement pas naturellement, il faudrait trouver le déclic , comme Blablacar l’a trouvé pour son site où la notation est recommandée et quasi obligatoire.

Les fondamentaux Sécurité, Ponctualité, Confort sont toujours là et encore améliorés par exemple le gilet Air-Bag est plus présent qu’il y a encore 5 ans. Une évolution forte est liée à l’usage du smartphone pour les réservations, les paiements et toute la communication autour du taxi moto, encore facilitée avec des Applis plus performantes et donc maintenant plus largement adoptées.
Il faut le conserver à son niveau d’excellence et être vigilant à ce qui pourrait le dégrader, par exemple s’interroger sur le ressenti des clients devant les sollicitations trop invasives à l’intérieur de l’aérogare.

Nous voilà arrivés au bout des cinq questions, pas mal de matière susceptible de susciter des réactions ou des questions de toutes parts, elles sont les bienvenues.